Il n'existe pas encore de voiture autonome, mais ce n'est pas Elon Musk ou Tesla qui vous le diront. Au début du mois, la société a commencé à déployer une version bêta de son nouveau programme d'aide à la conduite qu'elle appelle "auto-conduite intégrale" ("full self driving", FSD). Bien qu'Elon Musk ait assuré que le déploiement serait "extrêmement lent et prudent, comme il se doit", des vidéos montrant ce logiciel rencontrant des situations où il n'était clairement pas à la hauteur sans l'intervention du conducteur ont rapidement émergé en ligne.
Dans une vidéo publiée sur YouTube lundi, une Model 3 réussit à franchir un stop, avant qu'un virage à gauche ne l'envoie presque directement dans une voiture garée. "Un bon exemple qui montre que c'est encore une bêta", dit le conducteur. En huit minutes, la vidéo filmée au drone montre quelques cas où le conducteur doit reprendre le contrôle de sa voiture pour éviter un accident ou une infraction au code de la route.
Beaucoup d'autres enregistrements diffusés sur YouTube, Twitter et ailleurs depuis la sortie du logiciel montrent à quel point le nom est trompeur, même si son prédécesseur, Autopilot, a été critiqué par les experts du secteur pour la même raison. Dans certains cas, les erreurs sont simples et faciles à éviter, comme le fait de mieux repérer un terre-plein central :
4. Map challenges 📍
— Oliver Cameron (@olivercameron) October 24, 2020
FSD appears to not detect this median, and thus tries to drive down the wrong side of the road.
Is this an “edge case” to iron out, or is it a monstrously large technical challenge to infer road rules in real-time? pic.twitter.com/zmxlLAA1gz
Ou lorsque la voiture utilise le mauvais clignotant et galère sur un rond-point (et avouons-le, beaucoup d'Américains humains galèrent parfois dans les ronds-points).
Après la sortie du logiciel, l'Administration nationale américaine de la sécurité routière a déclaré sans détours : "aucun véhicule disponible à l'achat aujourd'hui n'est capable de se conduire tout seul". L'agence enquête sur le rôle du pilote automatique dans au moins 13 accidents au cours des quatre dernières années. Au moins trois d'entre eux ont entraîné des décès, tandis que d'innombrables autres cas d'utilisation abusive du produit ont été filmés sur vidéo.
Il n'est pas certain que le nouveau logiciel de Tesla soit déployé au-delà des tests bêta.
Quant aux critiques concernant son nom et son statut imparfait, Tesla n'a pas souhaité répondre à une demande de commentaires. Elon Musk a régulièrement rejeté les critiques concernant le logiciel. "Si quelque chose ne va pas avec Autopilot, c'est parce que quelqu'un l'utilise à mauvais escient et de manière directement contraire à ce que nous avons dit", a-t-il déclaré en août.
Version originale : Graham Rapler/Business Insider