Le Brexit devrait entraîner la perte du passeport financier européen, qui permet aux grandes banques internationales basées au Royaume-Uni d'accéder aux marchés financiers de l'Union européenne.
Les banques d'investissement pourraient devoir débourser plus de 50 milliards de livres (56,6 milliards d'euros) dans les années à venir, en raison du Brexit, selon un rapport récemment publié par le cabinet de conseil Eurogroup repéré par Les Echos.
Il y a deux opérations que certaines banques étrangères devront peut-être effectuer, suite à la sortie programmée du Royaume-Uni de l'UE, d'après Eurogroup:
- le renforcement opérationnel de leurs bureaux situés ailleurs qu'à Londres, ce qui devrait leur coûter entre 10 et 15 milliards de livres.
- et surtout le transfert des activités de compensation en euro vers l'Europe souhaité par l'UE, qui devrait coûter jusqu'à 40 milliards de livres, soit le double du montant avancé par Xavier Rolet, DG du London Stock Exchange en octobre.
Selon le cabinet Eurogroup, cela représente un montant considérable, puisque ces banques à Londres génèrent environ 44 milliards de livres de revenus en un an — des revenus qui devraient de plus baisser de 20 à 30% suite au Brexit.
En mai dernier, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a déclaré qu'il souhaitait que les banques européennes transforment leurs succursales en filiales, pour qu'elles disposent d'assez de capital sur son territoire pour faire face aux aléas financiers.
Car à la différence des succursales, les filiales doivent être capitalisées localement et indépendamment de leur maison-mère et placées sous la supervision directe du régulateur local. Mais cette conversion de statut serait très coûteuse pour les établissements européens en termes de fonds propres.
Selon des estimations fournies à Reuters par le cabinet de conseil en stratégie Boston consulting group (BCG), cette opération pourrait coûter environ 40 milliards d'euros de capitaux supplémentaires pour les banques étrangères telles que Deutsche Bank, BNP Paribas et Société générale qui entrent dans ce cas de figure.
Les négociations du Brexit entre le Royaume-Uni et l'UE devraient durer deux ans. Mais plusieurs grandes banques d'investissement ont déjà pris quelques précautions pour ne pas se laisser surprendre par les conséquences du Brexit. BNP Paribas a par exemple annoncé en mai dernier le transfert de 300 emplois de Londres vers Paris.